HORT2THEFUTURE. L’irrigation à l’oxygène pour améliorer les sols

Pratiques horticoles innovantes dans le domaine des techniques respectueuses du sol pour assurer un avenir durable

Le sol a besoin de plus que d’eau et de nutriments; il nécessite également de l’oxygène. Parfois, le sol ne fournit pas assez d’oxygène pour le développement de plantes, par exemple, après des épisodes d’inondation.

Des chercheurs de l’Université Polytechnique de Cartagena (UPCT) travaillent à résoudre ce problème et ont lancé une série d’essais agronomiques avec de nouvelles technologies d’oxygénation pour l’eau d’irrigation, visant à promouvoir la croissance des cultures en conditions de faible disponibilité d’oxygène dans le sol.

Cette initiative, impliquant les entreprises Novagric et Juan Azcue, situées à Murcie, fait partie du projet européen Hort2theFuture, code 101157434.

Hort2theFuture est un projet financé par la Commission européenne, qui fait partie du programme Horizon Europe, visant à relever les défis de durabilité dans l’horticulture européenne.

Le projet se concentre sur le développement et la commercialisation de solutions innovantes pour réduire la dépendance à la tourbe, optimiser l’utilisation d’intrants tels que les engrais et les pesticides, et améliorer la santé des sols grâce à des pratiques plus durables.

Objectifs principaux

  • Alternatives à la tourbe: Développer et commercialiser des supports de culture durables en tant qu’alternatives à la tourbe, qui est un réservoir de carbone important et son extraction contribue aux émissions de CO2.
  • Optimisation des intrants: Réduire l’utilisation des engrais, des pesticides, de l’eau et de l’énergie dans les systèmes de production horticole.
  • Amélioration de la santé des sols: Développer des produits et des outils pour améliorer la structure des sols et atténuer le compactage.
  • Changement de comportement: Promouvoir des changements de comportement vers des pratiques horticoles plus durables parmi les jardiniers amateurs et professionnels.

Pendant quatre ans, des participants de onze pays développent ce projet coordonné depuis Copenhague.

Le projet implique 28 partenaires européens, dirigés par la Copenhagen Business School. Parmi les partenaires figurent des universités, des centres de recherche et des entreprises de plusieurs pays européens, tels que l’Université Polytechnique de Cartagena en Espagne et NOVAGRIC.

Le projet comprend la création de Living Labs en Allemagne, au Royaume-Uni et en Macédoine du Nord.

Des solutions innovantes seront testées et perfectionnées avec les utilisateurs finaux. Ces laboratoires vivants permettront de recueillir des retours et d’ajuster les politiques pour soutenir l’adoption de pratiques plus durables.

L’objectif est d’évaluer les avantages de ces technologies dans le développement des racines de cultures telles que le brocoli ou le radis dans des sols compactés et le potentiel de contrôle des phytopathogènes dans des sols avec des problèmes de suffocation des racines dans des serres de poivrons.

La coordinatrice des essais, professeur au département de génie agronomique de l’UPCT, María del Carmen Martínez, indique que les entreprises cherchent des solutions au problème des inondations ponctuelles pendant les périodes de fortes pluies, ce qui augmente l’incidence des maladies comme les ravageurs fongiques.

La recherche vise à déterminer si l’oxygénation par l’eau d’irrigation améliore le contrôle des maladies fongiques.

Ces essais ont déjà commencé dans des parcelles de la station expérimentale agroalimentaire Tomás Ferro à La Palma, du Centre de démonstration et de transfert agricole à El Mirador, et dans des serres commerciales à Almería.

Le projet recherche également de nouveaux substrats bon marché, fiables et évolutifs en horticulture pour rendre leur commercialisation viable

De plus, de nouveaux substrats durables pour les cultures hydroponiques seront testés dans une autre ligne principale du projet, visant à créer des substrats basés sur des matières premières européennes, avec une empreinte environnementale et carbone inférieure à celle de la tourbe principalement utilisée.

Ces substrats seront évalués non seulement du point de vue agronomique mais aussi en tenant compte des aspects environnementaux et socio-économiques, comme l’explique la coordinatrice du projet à l’UPCT, professeur au département de génie agronomique Belén Gallego.

Financement

L’initiative est financée par le programme Horizon Europe à hauteur de 6,5 millions d’euros, dont 9% revient à l’UPCT.

Le projet a débuté en juin 2024 et se poursuivra jusqu’à l’été 2028.

Il est financé par la Commission européenne et s’aligne avec les objectifs du Pacte vert européen et de la mission Sol de l’UE.

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